Rinjani
GÉNÉRALITÉS
Pays: Indonésie
Voyage: Août 2014 / 3 jours, combiné avec Gili et Lombok (Tetebatu / Kuta)
Période recommandée: Mai à Octobre
Durée recommandée: trek 1 nuit/2 jours ou 2 nuits/3 jours pour les sportifs (1 semaine avec Gili / Tetebatu et Kuta)
Budget: $$
ASPECTS PRATIQUES
Transport: Singapour → Bali : Jet star, app. 100 SGD. Bali → Gili Air: traversée en 2h30 en speed boat avec la compagnie Gili-Gili – 60 USD/personne. Gili Air → Lombok (Bangsal): Il n’y a plus de navette à partir de 17h, on a donc approché un bateau-marchand le soir pour nous amener à Bangsal, négocié 300.000 IDR en tout. Bangsal → Senaru et Senaru → Tetebatu: taxi organisé par l’organisateur de l’excursion Rinjani. Suite transport du séjour sur la page Tetebatu
Logement: la veille du trek, nous avons passé la nuit au Rinjani Light House à Senaru, prix compris dans le trek (voir plus bas): http://www.rinjanilighthouse.mm.st/Welcome.html . Cet hôtel est vraiment très, très agréable et pas cher, je recommande vivement.
Excursion: 3 jours/2 nuits avec l’agence Galangijo, app. 200 USD/Personne. détails dans la partie récit.
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A ne pas manquer: aller au sommet, et tout ce que ça implique…
Plus d’infos pratiques sur Indonésie
RÉCIT
Mon petit frère a enfin daigné venir voir sa merveilleuse sœur à Singapour.
Départ pour Lombok !

Lombok, c’est une ile en Indonésie située juste à l’Est de Bali. 80 % des habitants sont des Sasaks (groupe ethnique), et sont majoritairement musulmans.
Voilà comment s’organisera notre semaine:
- Kuta-Bali /1 nuit
- Gili Air / 2 nuits-3 jours
- Rinjani / 1 nuit + trek 2 nuits-3jours
- TeteBatu / 1 nuit-1 jour
- Kuta – Lombok / 2 nuits – 2 jours
RINJANI
1er soir:
On débarque à Bangsal sur un ponton complètement bancal, au moment du coucher du soleil, où nous attend notre chauffeur de taxi. Je suis sure que mon frère se dit que le tiers-monde, c’est vraiment cool.
On découvre donc Lombok de nuit, en voiture : des mosquées en construction un peu partout, des chiens errants un peu partout, des scooters et des klaxons un peu partout et un clandestin dans notre coffre de voiture (le capitaine de la barque) : on est bien en Indonésie.
Après une heure et demie de route, nous arrivons à Senaru.
Pourquoi Senaru ? Parce-que demain on débute un trek 3 jours/2 nuits pour atteindre le mont Rinjani.
Le mont Rinjani (Gunung Rinjani en indonésien), c’est un volcan dont le sommet, notre objectif, culmine à 3726 mètres. Il y a une énorme caldeira avec un lac à l’intérieur, et le Mont Rinjani est sur le rebord de la caldeira. Le mont à proprement parlé n’est pas actif. Par contre Le truc conique au milieu du lac est encore actif lui : Il a craché pour la dernière fois en 2010.
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Alors je vous préviens tout de suite, les heures marquées sur le plan, c’est pour des trekkeurs professionnels surhumains. En vrai, pour les gens comme nous, 1h=1h30, 2h=3h etc…
Du coup, psychologiquement, c’est chaud. Mais le plus dur, c’est de voir les porteurs en tong en train de fumer des clopes avec 30kgs sur le dos qui te dépassent en te faisant un clin d’œil ! Vous ne me croyez pas ?
La preuve:
Après un bref briefing par le boss dans un local qui pue le poulet, on peut se détendre à notre superbe hôtel, avant d’attaquer la bête. “On peut” ne veut pas dire “on fait” : une énorme araignée s’est caché dans ma chambre. Je me calme enfin, quand après une heure je parviens à la repérer, et à la saouler assez pour qu’elle décide enfin de passer de l’autre côté de la cloison, c’est-à-dire dans la chambre de mon frère. Je suis sauvée.
« Mathieu, tu mets le réveil ? »
1er jour
Mathieu n’a pas mis le réveil. On a 23 h pour monter 2500m de dénivelé. Plus que 22h. Et mon frère qui prend sa défense.
Départ en pick-up aménagé pour Sembalun, d’où on démarre notre ascension du Rinjani.
Une heure dans un paysage magnifique, avec notre objectif qui pointe son nez : ça a l’air haut et ça a surtout l’air impossible. Mais impossible n’est pas Galgani.
Apres 20 minutes, j’en ai déjà marre. J’ai 2,5 kg max sur le dos, je les refile à Mathieu. Il avait qu’à mettre le réveil.
Apres 30 minutes, je demande au guide : « c’est encore loin ? »
Apres 32 minutes, je pleure.
C’est chaud quand même.
Apres 8 heures de marche, on arrive au camp de base : une vue superbe, des petits gâteaux, des gens sympas, des jolies toilettes, le soleil qui réchauffe nos cœurs… je m’en contre-fous puissance 20 milles. J’ai mal aux jambes, j’ai juste envie de m’allonger et de ne pas me réveiller en haut de cette maudite montagne.
2eme jour
1h du matin : je me réveille en haut de cette maudite montagne.
Il faut alors débuter la deuxième partie de l’ascension : on mettra 4 heures à arriver au sommet.
La dernière heure est la plus pénible, et c’est rien de le dire : 1 pas en avant, 2 pas en arrière, c’est pentu, c’est du sable, avec du précipice à côté.
C’est sur cette dernière montée que notre guide décide de faire une pause clope. Toxico.
Mathieu, lui, remet sérieusement en cause sa participation à l’IronMan l’an prochain : « Oh con, j’y arriverai jamais »
Mon frère, lui, s’arrête à deux cents mètres de l’arrivée : « j’arrête là, rien à battre du sommet, de toute façon je suis sûr que la vue elle est pourrie »
Et moi, ben, j’ai froid et je pleure toujours.
Dans un dernier coup de pied au cerveau, on parvient finalement à atteindre le nirvana, juste avant le lever de soleil :
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Il faut ensuite redescendre au camp pour prendre le petit déjeuner : si la montée a mis 4 heures, la descente en mettra 1h30 : A fond les ballons dans le sable : gros kiff !
Après une bonne crêpe à la banane, il faut redescendre encore, vers le lac, et là c’est le drame : j’ai mal aux pieds. Je le savais, pourtant, qu’il ne fallait pas prendre des chaussures trop petites.
Je finis donc la première partie de 3 heures de marche (sensée en faire 1h30) en tong, en râlant, et en jurant au bon dieu qu’on ne m’y reprendra plus : plutôt hardcore…
Arrivée au lac, enfin « OUAaaaaiiii …. Euuuh… C’est pollué non ? » Sacs plastique partout, poissons morts et couche d’huile sur l’eau: je suis tellement fatiguée que je m’effondre quand même au milieu de tout ça. Il est 13h.
Mathieu et Pierro en profitent pour aller aux sources d’eaux chaudes.
Il est alors temps de rejoindre notre camp pour la nuit. « C’est où ? » … Je n’aurais jamais du poser cette question…. « C’est tout en haut de la caldeira là bas tu vois ? » répond gentiment notre guide. “Ben non, je ne vois pas, parce-que on est trop loin, gros batard !!”
La montée est longue, très pentue (il faut s’aider des mains constamment) et franchement périlleuse. Mathieu et Pierro partent devant, pendant que je traine mes pieds derrière et fais des pauses tous les quarts d’heure.
Je ne sais par quel miracle, j’arrive en haut, juste à temps pour le coucher de soleil et là franchement, j’éclate en sanglots de bonheur.
3eme Jour
Descente vers Senaru : le sourire revient malgré les courbatures.
La première partie est aride, la seconde est plus verte : forêt, singes, et racines d’arbre façonnent le paysage. Je finis le trek pieds nus, en chaussettes, en ayant l’air d’une guenon en manque de bananes.
Conclusion Rinjani :
Plus jamais je refais ça de ma vie. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas le faire une fois. L’arrivée en haut est un sentiment juste ouffissime. Dommage pour les déchets tout le long du parcours.
Faut-il une préparation ? Franchement, il vaut mieux. En même temps, je ne l’ai pas fait donc mes conseils pouêt-pouêt : J’ai juste passé trois mois à me dire à chaque fois que je montais les escalators du métro, que j’arriverai jamais à monter le Rinjani. J’ai réussi, mais en vrai, je ne sais vraiment pas comment.
Quel parcours choisir? On a commencé le trek par Sembalun. Je conseille de ne pas débuter par Senaru, sinon la troisième journée sera interminable. Si c’était à refaire, je referai peut être 2 jours/1 nuit : Sembalun – Mont Rinjani – Sembalun, sans aller au lac et au camp de Senaru.
A prendre dans le sac :
- Des antidépresseurs
- Du chocolat pour quand on arrive à court d’antidépresseurs
- Des lampes frontales : c’est moche mais nécessaire
- Des collants
- Un bâton de marche (j’ai eu de la chance de trouver le mien dans le pick-up)
- Des pansements, de la crème pour soulager la douleur, et des mouchoirs pour quand on pleure
- Des tongs
- Des bonnes grosses chaussures. Mais selon moi (et non selon l’OMS) il vaut quand mieux prendre vos bonnes vieilles baskets pourris si ça peut vous éviter des ampoules.
- Un bon blouson, il fait super froid là-haut
Voilà, le Rinjani, c’est fini.
Depuis Senaru, on part directement pour Tetebatu en voiture : 3-4 heures de route, avec des paysages plus beaux les uns que les autres… On s’arrête pour prendre quelque photos, mais au moment de lever la jambe pour sortir de la voiture : « ouais, non c’est bon en fait, on va rester assis dans la voiture et on ne va plus bouger pendant une semaine »
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Tetebatu nous voilà! (si on parvient à sortir de la voiture)
Début du séjour… GILI…
Suite du séjour:… TETEBATU…KUTA…
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