Mes anecdotes a Singapour

Des gens jaunes, noirs, marrons, blancs, de la climatisation dans n’importe quel bâtiment, pas un papier par terre, des panneaux d’interdiction un peu partout, des immeubles qui donnent le tournis, la question incessante “ mais non de dieu, comment j’ai fait pour claquer d’argent autant en une heure?” et surtout, pas de chewing-gum: Pas de doutes, vous êtes à Singapour

Et depuis 2012, j’y vis.

Pourquoi partir a Singapour?

Aidons-nous d’une carte:

Vous l’aurez compris, c’est avant tout la proximité avec les cultures et pays environnants qui m’a tout naturellement conduite à accepter l’offre de mon employeur. En effet, après un an en République Tchèque (2eme séjour), mes chefs, impressionnés et conquis par mon professionnalisme, ma célèbre joie de vivre à toute épreuve, ma gestion du stress, ma capacité a ne jamais crier sur mes collègues, et mon physique avantageux, ont préféré m’envoyer à l’autre bout de la planète…

Mathieu, toujours partant pour de nouvelles aventures, surtout lorsque celles-ci sont inattendues, relèvent du voyage, et n’interdisent pas la consommation de bière, commençait déjà à préparer ses bagages le soir où je lui fis part de l’éventuelle offre non confirmée, non validée et non définitive de ma manager.

Quelques mois plus tard, c’est le grand saut, ou plutôt le grand avion : départ fin Septembre 2012 en A380, on rentre dans la cours des géants. Ça en jette à mort, j’ai l’impression de faire partie d’une élite de gens intellectuellement supérieurs et avec une personnalité plus intéressante que la moyenne. Cette sensation dure 10 minutes: les premières secousses et mon envie d’être au prés de ma mère me ramène à ma dure réalité.

Certains disent que vivre à l’étranger amène à faire une effort de renaissance, de renouveau de soi, trouver un “moi” compatible avec le nouveau monde qui nous entoure… en quelques sortes, pour les psys, il parait que ça peut vite relever d’un traumatisme presque équivalent à un deuil.

Mouais.

En fait, selon moi, l’effort d’appropriation d’un pays étranger est naturel et quasi indolore, parce-qu’obligatoire: on doit rapidement trouver le bus qui va au travail, après trois jours on est capable de citer 10 stations de métro, on doit mettre internet chez soi, donc on connait vite les opérateurs… On repère sa rue, cette même rue qu’on foulera tous les jours pour les mois ou années à venir sans réfléchir, et on avance… Avec internet, les smart phones, et les transports en commun, rien n’est impossible, en tout cas tout est facilité… giga easy quoi!

Pour plus d’informations pratiques, c’est par ici.

Anecdotes

(en me relisant, je me suis aperçue que les sujets traités ci-dessous, avaient finalement quasiment tous un lien avec une vie de débauche… je tiens donc à rectifier je suis une demoiselle sage, gentille et calme, et qui a fait le choix du droit chemin)

Les filles de joie

La prostitution est autorisée à Singapour! Chouette, me direz-vous. Elle est néanmoins limitée à certains quartiers. En voici une liste non-exhaustive, pour certains de mes copains qui je le sais, sauront me remercier de cette attention pour eux: Orchard Towers, Cuppage Plaza (pour les tycoons japonais, un endroit glauque comme ils les aiment) ou le quartier de Geylang, toujours sympa, festif et agréable et, en plus ça, ne coûte pas cher. On dit merci qui?

Par contre, ne vous amusez pas à accepter les charmes d’une bombasse racoleuse dans la rue, elle pourrait être de la police…

L’argent:

Quand on travaille à Singapour et qu’on est étranger, salaire Brut = salaire Net! Chouette, me direz-vous de nouveau.

Ce qui faut savoir, c’est que l’argent n’est pas un sujet tabou ici. On parle d’argent avec n’importe quel inconnu. Par exemple, a l’aéroport de Medan, en Indonésie, un singapourien entame une discussion, somme toute, banale. Romain, un copain de Singapour m’annonce furtivement “dans moins de 10 minutes il nous demande notre salaire” … et paf! Le chien

… pour un français, c’est un peu gênant, surtout que comme j’ai un salaire super élevé et indécent, ça créée forcement des tensions ;).

Un autre truc drôle: certaines locales s’habillent comme des voitures bonnes pour la fourrière, mais toujours avec un sac Chanel, Dior, Miu Miu, super moche, le sac, en plus. C’est indispensable: il faut montrer son pouvoir de séduction par son pouvoir d’achat. Le summum du luxe? avoir une voiture…

Les voitures

Ça coute la blinde: 80.000 SGD en ce moment rien que pour être autorisé à rouler 10 ans. En cash. Rien a ajouter

L’alcool

Ou le côté obscur de Singapour…

L’alcool est giga-cher. Mais il y a le dutyfree (max 2 bouteilles/p.) pour pouvoir consommer moins cher à la maison… un peu comme au temps de la prohibition!

Les animaux

On entend parfois un bruit assourdissant, aigu et plein de vibrations: ce sont des oiseaux-pigeons qui arrivent pas dizaine, que dis-je par centaine dans les arbres géants de Singapour et se mettent à brailler:

Nous partîmes cinq cents; mais par un prompt renfort
Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port,
Tant, à nous voir marcher avec un tel visage,
Les plus épouvantés reprenaient de courage !

Il y a aussi des animaux moins sympathiques a Singapour, des serpents (un petit vert a même essayé de me chopper le genou au Chinese garden, saleté) et des araignées grosses comme ma main, Je vous jure que lorsque je me suis aperçue de leur présence en bas de mon immeuble, j’ai pas dormi de la nuit. Heureusement Google m’a rassure des le lendemain: selon www.jemefouspeutetredetagueulepeutetrepas.com elles seraient inoffensives. Ouf.

La sécurité

Ça craint à mort à Singapour.

Enfin je veux dire que ca craint à mort a Singapour face aux autorités et aux Singapouriens qui adorent la délation, pas au bandits. Par exemple, c’est interdit de ceuillir un fleur… Et du coup, en tant que française qui l’a ramène et aime user d’un peu de bon sens, la “caillera”, c’est moi ici…

Plus sérieusement, la drogue, même pas en rêve. J’ai entendu dire que dans les années 2000, un jeune australien d’une vingtaine d’années a été pendu, oui pendu, pour avoir importé 400 grammes d’héroïne dans le pays. Sinon, le gouvernement à la main facile pour donner quelques fessées avec un bâton : caning, en anglais. C’est également quelques coups de cannes sur le derrière, qu’ont reçus les indiens qui ont protesté en Novembre 2013: 20 voitures brûlées, première émeute à Singapour depuis les années 60… Réponse des autorités, en plus des coups de canne? ça, partout dans la ville:

Les singapouriens

En plus des textes de loi divulgués par les autorités à la télé, au cinéma, à la radio, par le bouche à oreille, et sur facebook, il y a un autre truc que les singapouriens respectent inconditionnellement: c’est leur smart phone. Regardez dans le métro: il y a plus de personnes le regard rivées sur le téléphone portable, que de personne qui regardent ou aident un enfant en train de vomir sur les genoux de sa maman au même moment, la blague!

Les mariages

J’ai eu de la chance de participer au mariage d’une amie ici. C’est très différent de la France, la soirée relève moins de la fête et de la picole et un peu plus de la tradition, du respect des anciens, de la robe de princesse… Mais l’ensemble reste très familial, sincère, intimiste, et amusant: le soirée s’est passé au Hilton, avec un “diner and Dance” (=soirée d’entreprise) thème écoliers et écolières sexy dans la salle à côté… Ahhhh Singapourrr…

Les taxis et les étrangers

Ils sont trop drôles: combien de fois on a eu droit à un sermon comme quoi les malaisiens sont des drogués qui corrompent la société singapourienne, que les blancs sont des gros bofs après 10h du soir qui ne respectent rien, et que c’était tellement mieux avant. Et le plus marrant: c’est quand tu en rajoutes un peu: “ouais c’est vrai les français c’est vraiment des gros cons”, la réponse ne se fait généralement pas attendre: “ça me fait plaisir que vous le reconnaissiez” … Ceci dit, ils sont d’une honnêteté admirable.

Le Haze

C’est un gros nuage de fumée qui s’abat sur la ville 1 ou 2 fois par an, et qui a comme principale caractéristique de faire paniquer jusqu’à l’hystérie les femmes d’expats. Ce nuage est, il est vrai, désagréable, surtout pour les asthmatiques. A Singapour, il provient généralement des gros incendies que les riches propriétaires terriens d’Indonésie et de Malaisie lance pour défricher la jungle et mettre de l’huile de palme à la place. Pas très écolo, il faut bien l’avouer. Mais enfin même si la visibilité diminue, si l’odeur n’est pas très agréable, et si les activités extérieures ne sont pas des plus conseillées, on peut y survivre. Ce que dit Singapour? c’est que tant que le niveau est < 40μg/m³ , il n’y a pas de risque du tout. Si ça vous inquiète vous pouvez toujours porter un masque de type N95 ou FFP2, mais sachez que même les docteurs doutent de l’efficacité d’une telle protection…

Ou sinon vous pouvez toujours aller demander conseil à l’hôpital…

Le riz

Ne plantez pas vos baguettes dans le riz. Posez les sur le bord de votre bol. Sinon c’est le mauvais œil est sur vous ! Je le sais j’ai perdu mon EP juste après avoir ça.

Perte de EP

Si vous perdez votre EP (permis de travail), puis dans la semaine suivante, votre passeport, puis dans la semaine suivante, votre téléphone: sachez que vous n’êtes plus seul. Je peux vous dire que les flics de mon quartier responsable de faire les déclarations de perte se sont bien foutus de moi… La loose.